mercredi 19 mars 2008

EXPOSITION DE PEINTURES : BALADE ENTRE TERRE ET MER





Baleadenn etre an douar hag ar mor
ar 27 a viz Meurzh d'ar 25 a viz Ebrel

Avec le concours du Conseil Général de Loire-Atlantique, quai Ceinerey à Nantes, vous pourrez découvrir du 27 mars au 25 avril prochain, dans le hall d'accueil, une très belle exposition présentée pour la première fois au public. Il s'agit des toiles acquises par la société Armor Lux et qui d'habitude ornent les murs des bureaux et du magasin de l'entreprise, axe Quimper sud

Cette exposition réunie des oeuvres des peintres René Quéré, Fanch Moal, Tonnellier, Godin, Cudennec, Sanséau mais aussi quelques faïences signées HB Henriot. En tous près de 60 oeuvres magnifiques pour retracer une histoire maritime, un histoire d'usine textile, une histoire champêtre, bref des scènes de vie croquées essentiellement dans le pays de Quimper.
Cette exposition est organisée dans le cadre de la 11ème édition de la Saint Yves/Gouel Erwan, la Fête de la Bretagne qui se déroulera un peu partout dans le monde du 10 au 25 mai prochain avec une date phare, le 19 mai.
Pour visualiser la vidéo de l'exposition connectez-vous sur : http://www.veryimportantproductions.fr puis cliquez sur Média global, et ouvrir dans la rubrique vidéos : " Exposition Armor Lux".
Voir aussi l' article de Maryvonne Cadiou en date du 20/04/08 sur l'ABP http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=10426

vendredi 14 mars 2008

SINGING FOR BRETON DANCING AT BRIGHTON

Kan Ha Diskan (Singing for Breton dancing) workshop @ Bals à samedi, Patcham, Brighton Saturday 29 March 2008 from 2.30 until 5pm

Two leading singers from Calais – Patricia Donval and Gérald Berton – will be at Patcham Memorial Hall, to teach the songs (& some of the dances) for the afternoon. This is a unique opportunity to add these exciting and mesmeric two-part songs to your repertoire… Later, a Fest Noz! At 8pm our usual Bal à Samedi turns into a Fest Noz, with Patricia & Gérald, and our local musicians who play for Dansez Français’ dances each month. Kan Ha Diskan is a Breton singing style, for pairs or small groups, especially done for Breton dances. The songs are in simple French or Breton, and produce the most amazing energy and sound to accompany the hypnotic line/chain dances. Workshop ticket £6, joint workshop & fest noz £15. Book in advance, with Jan Mulreany dansezfrancais@btinternet.com Jan Mulreany Dansez-Français?

http://www.btinternet.com/~mulreany/Dansezfrancais.html

Message envoyé par Le Breizho, les Bretons de Londres : contact@breizho.org.uk

KAN AR BOBL, ça continue !

Ce week-end à Paris, ne manquez pas le rendez-vous organisé à et par la Mission Bretonne/Ti ar Vretoned 22 rue Delambre, Paris 14ème.


Samedi 15 mars de 14h à 19h :

Sélection régionale du concours Kan ar Bobl/Entrée 6 euros.

Kan ar Bobl est une manifestation festive basée sur l'échange autour du chant, du conte et des musiques de Bretagne.Dans un premier temps, les chanteurs, conteurs et musiciens sont invités à participer aux rencontres de pays.
Ces rencontres sont organisées a travers toute la Bretagne, mais aussi en Touraine et à Paris à la Mission Bretonne/Ti ar Vretoned.
Dans un second temps, ceux retenus par le jury seront conviés à la grande finale qui se déroulera cette année le week-end du 11, 12, 13 avril 2008 à Pontivy.http://kanarbobl.free.fr/ et http://tav.trad.org/

vendredi 7 mars 2008

SANT ERWAN, VARIATION SUR UNE FETE


Le texte que vous allez découvrir ci-après est celui d'une conteuse, auteure de nombreux ouvrages : romans historiques, légendes... Je vous donnerai sa biographie un autre jour car je suis sure que de toute manière vous en redemanderez. Mais enfin, sachez déjà qu'elle s'appelleAngèle Jacq. Ca vous parle n'est-ce-pas ?
Fille de paysan, Angèle Jacq est née à Landudal, près de Kemper en 1937. Elle a été agricultrice, vendeuse itinérante, commerciale. En parallèle elle mène de la correspondance, de la pige, de la photo pour un journal depuis 31 ans. Elle est aussi l'auteur d'un projet de film… et chaque année elle cultive son potager. Donnons-lui la plume :

Erwan ? C’est le prénom usité en Treger, sûrement celui que portait au quotidien Yves Heloury de Kemartin, le juriste que l’on sait, sanctifié par la suite, non sans mal car Rome n’aimait pas les hommes de loi. Il est l’un des sept saints canonisés de Bretagne. Eh, oui ! Il n’y en a que sept, à savoir : Saints Donatien et Rogatien au IIIième siècle, avec des noms latinisés ! Saint-Guillaume Pichon, évêque fondateur de St-Brieuc, 1184-1237 ; Saint-Yves Heloury, 1253-1303 ; Sant-Herve ; Sant-Yann Discalseat, 1280-1349 plus connu sous le nom de Santig Du et Saint-Roger, guillotiné en 1793 et canonisé en 1935. Tous les autres, c’est la volonté du peuple qui a décidé de les sanctifier ! Une toute autre histoire pour une autre fois, celle de la légende dorée des saints de Bretagne.
Yves ? Ce prénom fut-il « conseillé » au clergé après l’ordonnance de Villers-Cotterêts de François 1er en 1539 qui imposa le français à la place du latin dans les actes officiels ? Et chassa, par ce fait, tout possible officiel aux langues dites « vernaculaires »… y compris ses prénoms d’essence et d’écriture locale. Il fallait donc uniformiser les prénoms de terroir en prénoms français dans les registres paroissiaux tenus par le clergé, lors des baptêmes, mariages et enterrements.
Par la suite, « L’Etat civil » décidé par la révolution a continué les écritures dans le même esprit. Est-ce la multiplication des prénoms issus de l’émigration en fin d’années soixante au siècle dernier qui fit pression et permit d’enregistrer la gamme des choix d’aujourd’hui ? Je ne saurai le dire.

Cela étant, officiel ou pas « Yves » ne servait pas pour le « tous les jours ». Le prénom de l’enfant, choisi par ses parents, était celui en cour dans son terroir. « L’autre », c’était pour les « papiers » ! Le titulaire de ce prénom disposait donc de deux identités - n’en déplaise à l’ordonnance de Villers-Cotterêts – celle « officielle » de l’Etat civil et celle usitée et connue de tous pour le nommer dans le village jusqu’à la fin de ses jours. Et bien d’autres prénoms dans le même cas. Par exemple, ma grand-mère paternelle - qui ne parla jamais français – s’appelait Gaed Philippe car les femmes chez nous conservaient leur nom de jeune fille. Mais Gaed, comment traduire ! L’Etat civil décréta que «Marguerite» en serait l’équivalent. C’était ainsi.
Mais revenons aux « Erwan ». Comme en tout terroir, bien des prénoms différents couraient les campagnes pour un même saint référent puisque la diversité faisait la coutume. Et il n’y avait que l’embarras du choix.
Erwan donc en Treger, mais en Kerne ? Selon que l’on ait vu le jour en Kerne C’hlazig ou dans le Mene, il y a encore une variante. Yves de Kerguelen, le découvreur de l’Antarctique et des îles de même nom – s’appelait Youenn Ar Gergelenn pour les petits paysans de Landudal qui partagèrent ses jeux. Plus modestement, - mon père, que tout le monde appelait Youenn - et l’on se serait « gondolé » de rire sur la place s’il quelque malotru l’avait appelé « Yves » - était bien enregistré « Yves » sur l’Etat civil de Langolen.
Voilà, pour le terroir C’hlazig.
Mais sa lignée posséde aussi des racines très bien plantées du côté de Leuc’han, Sant-Woazeg, Speid, terroir toujours Kerne mais situé en Mene. En ces lieux bénis, les rencontres familiales lors des enterrements dépassent ce que le commun des mortels ailleurs qu’en ce pays, peut imaginer. Empreinte de piété et baignant dans les souvenirs, la cérémonie religieuse d’une grande ferveur rassemble le banc et l’arrière-banc d’un cousinage aux ramifications multiples et serrées.
Mon père, pour rien au monde, n’aurait omis de s’y rendre.
Car non seulement il y avait la cérémonie à l’église, l’accompagnement de l’ancêtre jusqu’au cimetière avec les chuchotements de foule évoquant ses bons moments, ses sautes d’humeur, ses aventures et ses travers. Mais il y avait ensuite, - et il y a encore - parce que la vie continue, le « merenn vihan, littéralement le « petit dîner » ! » auquel le décédé avait largement abondé de ses propres deniers. Car le vénérable vieillard qui nous avait quitté, n’aurait jamais admis que l’on ne fête pas son départ. Merenn vihan : elle – c’est du féminin en breton - n’avait de petite que le nom. En effet, lorsque s’étalaient à longueur de table, les assiettées de charcuteries, les tranches de pain, les crêpes de blé noir et de froment, le café, le vin et les liqueurs, et le gwastell vras, le grand gâteau… Devant cet étal, la famille proche et lointaine rebâtissait le monde et beaucoup mieux encore, tenoe a rae e c’halen maez deus ar vizer, « elle sortait son cœur de la misère » !
Et là, sans coup férir, et sans que cela le choque le moins du monde, au contraire ! Mon père heureux comme il pouvait l’être en ces moments, changeait encore de prénom ! Là, figurez-vous que tous, et le plus naturellement qu’il soit, l’appelait «Cheun» : Cheun Jacq, à prononcer avec la même phonétique que l’irlandais ou l’écossais « Sean ». Sean Connery, vous connaissez ? Eh bien voilà, c’est de la même famille, la famille celtique.

Mais il y a aussi, les Ives, Iwen, Ewen, sans oublier leurs jolis diminutifs comme Yfig, iwenig, Youennig… cherchez bien autour de vous, interrogez les anciens, je suis sûre que l’on doit dénicher encore bien d’autres variantes.
Erwan est loin d’être un solitaire : c’est le personnage d’une grande compagnie, un bouquet de truculence colorée, une gamme de noms en longue mélodie phonétique, une immense symphonie celtique.
Et si tout ceci n’est pas vrai… que l’on m’arrache la peau de l’âme pour la jeter sur mes sabots !
Angèle Jacq